Evolution temporelle de l’abondance des populations d’oiseaux communs
« Les espèces spécialistes d’un habitat ont des exigences écologiques plus strictes que les espèces généralistes et une gamme de conditions environnementales plus étroite. En cas de perturbations, ces espèces sont plus affectées que les espèces généralistes a priori plus tolérantes aux changements. Une diminution de l’abondance des espèces spécialistes est le reflet d’une perturbation des habitats, qualitative ou quantitative, par exemple une diminution des ressources alimentaires, une augmentation du dérangement, ou une diminution de la disponibilité en sites de nidification.
Les niveaux atteints actuellement sont bas, sensiblement inférieurs à ceux de 1989, et probablement très inférieurs à ceux des années 1970 si on se réfère aux tendances observées au niveau européen. La situation actuelle est donc préoccupante. Elle devient très préoccupante pour les oiseaux spécialistes des milieux agricoles. Les espèces généralistes présentent quant à elles des effectifs globalement en hausse, avec toutefois un léger tassement ces dernières années. Ces tendances illustrent un phénomène d’appauvrissement de la faune aviaire : les communautés d’oiseaux s’uniformisent vers des compositions d’espèces peu spécialisées, présentes dans tous les milieux. Les mêmes tendances sont observées à l’échelle de l’Europe.
60 espèces communes échantillonnées annuellement de manière standardisée. Ces inventaires visent des oiseaux nicheurs généralistes et spécialistes des milieux agricoles, forestiers et bâtis en métropole.
Un déclin de l’abondance des populations spécialistes est le signe d’une diminution de l’état de santé des écosystèmes. En effet, les oiseaux occupant des positions variées et plutôt élevées au sein des chaînes trophiques sont de bons indicateurs de la fonctionnalité des milieux. »
(ONB)